Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, explique que l’extimité constitue “le mouvement qui pousse chacun à mettre en avant une partie de sa vie intime, autant physique que psychique (...) et qui consiste dans le désir de communiquer sur son monde intérieur.”
Ce désir que nous portons tous et qui répond à un réel besoin existentiel, nous mettant en relation à l’autre et au monde, se voit exacerbé dans une société où les selfies en tout genre et commentaires facebook abondent et où l’absence de pudeur sur son quotidien se banalise.
Entre surconsommation et réaction de rejet, comment trouver sa place, comment véritablement satisfaire ce besoin d’expression, comment développer estime de soi et être satisfait de son image sans la tronquer, sans se faire piéger et risquer de rentrer dans son propre irrespect ?
Comme l’explique encore Serge Tisseron, cette extimité peut prendre trois formes d’expression : verbale, imagée et corporelle. Tous ceux qui pratiquent sport, activités musicales, théâtres, artistiques, etc, répondent plus ou moins consciemment à ce désir d’être vus, d’exister par le regard de l’autre... mais l’extimité relève de nos recoins intimes que nous voulons pouvoir mettre à nu sans exhibitionnisme.
Alors ? Que faire ? Devenir artiste, écrivain, poète, etc ? Oui pourquoi pas ? Mais pour tous ceux que cela n’appelle pas, que leur est-il donné de vivre leur extimité en toute sécurité ? Beaucoup de réponses, sans nul doute, beaucoup de solutions. Celle que je choisis de vous proposer c’est de s’accorder ce temps d’expression de soi sous diverses formes et dans l’échange à l’autre pour pouvoir se réconcilier avec soi-même, se permettre d’être et d’assumer qui l’on est dans le plaisir d’un jeu : un JE d’expression.